Shoichi HASEGAWA vient de disparaître à l’âge de 94 ans. Il avait installé son atelier à Vétheuil en 1975. Depuis quelques années, il était reparti s’installer à La Celle St Cloud.
Il est considéré comme l’un des maîtres de la gravure contemporaine. Après des études de dessin et de peinture auprès de différents maîtres japonais et avoir fréquenté l’institut Kokiga, il a quitté le Japon à l’âge de 32 ans pour s’installer à Paris.
Les artistes Japonais, à cette époque mais encore aujourd’hui, étaient très attirés par la peinture en France, notamment par le mouvement impressionniste ou le fauvisme, attirance souvent réciproque d’ailleurs des peintres français pour l’art japonais : on peut citer entre autres Claude Monet qui était un grand amateur. De nombreux échanges artistiques étaient organisés, c’est à l’une de ces occasions qui donnait lieu à des expositions qu’il s’est lié d’amitié avec deux peintres : Max Papart et James Coignard. Ces rencontres ont sans aucun doute joué un rôle important dans sa décision de venir en France… et de ne plus en repartir.
Il a intégré pendant huit ans l’Atelier 17, sous la conduite du maître Stanley William HAYTER, qui reçut avant lui dans son atelier des artistes prestigieux comme Picasso, Ernst, Miro, Chagall ou Giacometti.
Son oeuvre, présente aujourd’hui dans de nombreux musées à travers le monde (MOMA de New York, Victoria & Albert Museum de Londres…) est le fruit d’une double-influence culturelle : celle des tendances et des courants occidentaux, mais aussi celle des ses origines, constitutives de sa personnalité. Son univers artistique s’articule autour des valeurs de sérénité, imaginaire, joie, émerveillement et enfance.
Nota : l’atelier 17 a fonctionné de 1927 à 1939 à Paris, puis à New-York entre 1940 et 1955.
Les artistes furent très nombreux à le fréquenter dont Jackson Pollock et Jean-Paul Riopelle qui habita également le Vexin.
La gravure qui illustre cet article s’intitule « Au bord de la rivière ».