Le Bedeau ou « Suisse d’église »

En visitant l’église de Vétheuil, vous avez probablement remarqué – exposé dans une des chapelles sud, l’uniforme de bedeau (ou garde suisse). Cette fonction qui a maintenant disparu de nos églises (à l’exception de quelques édifices religieux d’Alsace dont la Cathédrale de Strasbourg) mérite que l’on s’y intéresse un peu plus.

Le Suisse était un personnage d’église, laïque, qui avait de multiples fonctions. Il était à la fois « l’homme à tout faire du Curé » mais également l’homme de l’apparat.

Il était chargé d’entretenir l’église, de préparer les offices religieux, d’assurer l’ouverture et la fermeture des portes, de surveiller la fréquentation des églises (en expulsant par exemple les chiens qui essayaient de pénétrer dans les édifices), de sonner les cloches, de maintenir l’ordre pendant les offices, de distribuer le pain béni et de quêter pendant les offices,…

Pendant les processions, c’est lui qui précédait le clergé, chargé de dégager la voie, de protéger la Croix et le Saint-Sacrement et de faire régner l’ordre. Le costume d’apparat dont il était vêtu lui conférait autorité et dignité : uniforme, baudrier, bicorne (plusieurs modèles selon les cérémonies), grande canne à pommeau dans une main et hallebarde ou pertuisane dans l’autre main. Il rythmait alors son pas en frappant le sol de sa canne à pommeau.

Mais comment les « Suisses » sont-ils arrivés dans les églises ?

Les ordonnances royales de LOUIX XV en 1771 ont institué une pension de retraite pour les vieux soldats. Mais les soldats mercenaires suisses combattant pour le roi de France ont été exclus de cette mesure. Il fut donc décidé de les répartir dans les églises, aux frais des paroisses, pour en assurer le gardiennage, la sécurité et le service d’honneur. Et ils gardèrent leur uniforme.

La fonction a quasiment disparu depuis les années 1950. Les réformes liturgiques du concile VATICAN II en 1962 ont profondément bouleversé le protocole et la solennité des offices. Toutes ces évolutions et la baisse de fréquentation aux offices religieux relèguent certaines fonctions au passé.

Merci à Gérard Michel et son blog « Obermundat » pour l’historique de la fonction et le dessin illustrant cet article.

Si vous voulez en savoir plus sur l’histoire de l’Alsace d’autrefois, visitez le site passionnant de Gérard Michel ici

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