C’est en 1955 que Jean-Paul Riopelle et Joan Mitchell se rencontrèrent à Paris. En 1959, ils s’installèrent ensemble dans l’atelier que louait Joan rue Frémicourt dans le XVème arrondissement de Paris.
Tous deux partageaient le même désir de confronter à la peinture européenne leur manière abstraite d’aborder la peinture. Ils partageaient également un point commun : leur naissance dans un milieu privilégié les mettait à l’abri de tout souci matériel. Joan se sentait à l’abri de tout compromis quant à son travail : elle n’était pas obligée de vendre par nécessité. Quant à son compagnon, il ne se sentait pas cantonné à une seule forme d’expression et s’adonnait également à la sculpture et au collage.
Quand Joan Mitchell fit en 1967 l’acquisition de La Tour à Vétheuil, ils s’y installèrent ensemble et y vécurent des années tourmentées dans une relation passionnelle, jusqu’au départ de Riopelle à Saint-Cyr en Arthies, village distant de quelques kilomètres de Vétheuil où il fit transformer un hangar d’aviation en atelier. Il avait un goût marqué pour les voitures de luxe et en possédait une vingtaine, dont une Bugatti avec laquelle il sillonnait la région. Contrairement à Joan, dont les humeurs étaient imprévisibles, Jean-Paul a laissé dans Vétheuil le souvenir d’un homme simple et affable. Il se sentait de plain-pied avec les habitants du village et aimait représenter son église.
Dès les années 1970, Riopelle est reparti régulièrement au Canada pour s’y réinstaller définitivement en 1979. Avant de quitter la région, il fit don à la commune d’une de ses oeuvres.
Jean-Paul Riopelle a entretenu plus de 25 ans de relations avec Joan Mitchell et fut brisé de chagrin quand il apprit son décès. En hommage, il a peint sa célèbre fresque « Hommage à Rosa Luxemburg ».
