Saint CÔME et Saint DAMIEN : les frères jumeaux.

Leurs statues sont dans la 3ème chapelle au sud de la nef.

Il s’agit de statues en pierre polychromique. Les deux frères portent le bonnet carré de docteur.

Saint Côme

Saint Côme applique de l’onguent, à l’aide d’une spatule, sur la tempe d’un loqueteux debout à ses pieds, appuyé sur deux béquilles et dont la physionomie indique la souffrance. Ce personnage est traité en proportions réduites (la statue du saint fait environ 1 m de hauteur).

La présence de cannelures sur le vase d’onguent indique l’époque Renaissance.

Saint Damien

Saint Damien tient un livre fermé dans sa main droite (symbole de la science) et un pot de panacée (remède universel) dans la main gauche.

Ces deux statues sont datées de la première moitié du règne de François 1er.

Quelle est donc l’histoire extraordinaire de ces deux martyrs ?

Frères jumeaux, ils seraient nés en Arabie d’une mère chrétienne, et après des études de médecine en Syrie, vont exercer leur art dans la ville d’Aigeai, en Turquie. Ils acquièrent vite une grande réputation, soignant aussi bien les hommes que les animaux, mais n’acceptant aucune rétribution, ils trouvent leur récompense dans la foi chrétienne qu’ils peuvent ainsi propager. Ils sont aussi appelés les Saints Anargyres, c’est-à-dire sans argent.

Sous l’empereur Dioclétien (244 – 313) le proconsul Lysias exigea d’eux qu’ils sacrifient au culte de l’empereur. Devant leur refus il fit aussi amener leurs trois frères cadets, puis les ayant chargés de lourdes chaînes, les fit précipiter dans la mer. Comme les flots s’étaient écartés les laissant saufs, il les fit jeter dans un grand feu mais les flammes les épargnèrent, se retournant au contraire sur les spectateurs. Flagellés, puis lapidés, là aussi les pierres se retournèrent contre leurs bourreaux. Comme il en fut de même pour les flèches, Lysias les fit alors décapiter.

Leur martyre aurait eu lieu le 27 septembre 287 et leurs corps furent d’abord enterrés à Cyr en Syrie avant d’être transférés par l’empereur Justinien (527 – 565) à Constantinople. Pendant les croisades, les reliques des Saints Anargyres furent remises à diverses églises d’Europe.

Dès leur mort les deux Saints accomplirent de nombreux miracles, dont le plus connu est celui de la « jambe noire » (illustration de cet article) : le gardien de l’église érigée en leur honneur à Rome souffrait d’une jambe gangrenée. Pendant son sommeil les deux Saints lui apparurent et lui greffèrent la jambe d’un éthiopien qui venait de mourir. A son réveil, le sacristain se retrouva avec une jambe blanche et l’autre noire, tandis qu’au cimetière, le corps de l’éthiopien portait la jambe malade du gardien.

Les deux frères auraient inventé un remède : l’opopira. En usage au XIVe et au XVe siècles, ce remède composé d’environ 65 éléments pouvait se conserver 6 mois et représentait une panacée guérissant les yeux, la bouche, la gorge, la main et les pieds.

Le culte de ces deux saints a été très répandu dès le Ve siècle. Au XIIe siècle, lors des croisades, des reliques des deux saints auraient été offertes au seigneur de Luzarches qui les aurait partagées entre Luzarches et Paris.

Côme et Damien sont fêtés le 26 septembre et sont considérés comme les protecteurs de tous ceux qui pratiquent l’art de guérir, raison pour laquelle ils sont cités comme patrons de chirurgiens, médecins et apothicaires.

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