Joan MITCHELL : Par amour du paysage de VÉTHEUIL

« J’ai acheté cette maison parce que j’aimais la vue, pas par amour pour Monet ! »

« Les artistes français ont un sens de la beauté – un sens de la couleur – qui n’est pas autorisé à New-York. Pour moi, la peinture est française« .

Contrairement à tout ce qui peut être dit et écrit, Joan Mitchell ne s’est pas installée à Vétheuil par admiration pour Monet et elle ne se privait pas de le faire savoir (allant jusqu’à surnommer ce dernier « Monette » par dérision) ! Au décès de sa mère, Joan s’est retrouvée à la tête d’une fortune importante et a envisagé d’acheter une maison à la campagne. Une de ses amies qui possédait une maison à Chérence l’a informée de la vente d’une belle propriété à Vétheuil. Joan Mitchell a été conquise par la propriété, son parc et la vue extraordinaire sur la Seine. Elle en fit donc l’acquisition. Il se trouve que la maison qu’avait occupé Monet en contrebas de la maison de La Tour logeait le jardinier de la propriété. C’était donc le seul lien qui a pu exister entre Monet et Joan Mitchell à Vétheuil !

Elle s’installa donc dans cette maison en 1967. Elle fut longtemps temps la compagne du peintre canadien Jean-Paul Riopelle avec lequel les relations furent plutôt agitées jusqu’à leur séparation et le retour de Riopelle au Canada, mais leur lien resta très fort.

Le village se souvient encore de leurs échanges dans la salle du café de la place (le Chiquito) et des dîners dans le restaurant « la pierre à poissons » ou « grandpapa » qui étaient devenus leur cantine du soir (ne cherchez pas ces restaurants dans le village de Vétheuil, ils n’existent plus).

Joan Mitchell n’a jamais représenté les paysages ou l’église de Vétheuil en tant que tels mais elle s’en est fortement imprégné pour en restituer des sensations qu’elle peignait sur la toile dans un style expressionniste abstrait jaillissant de force et de couleurs. Elle ne peignait pas sur le motif, mais très souvent la nuit dans son atelier.

Si l’on peut parler de filiation entre Monet et Joan Mitchell, celle-ci a pu être imaginée à cause de la maladie de Monet. En effet, la cataracte le privant d’une vision nette, les tableaux que ce dernier peint lors de cette période, devinrent plus proches d’un style expressionniste par la force des choses.

Joan Mitchell ne signa aucun des tableaux qu’elle peignait en France. Celle-ci était en effet liée par un contrat d’exclusivité à une galerie new-yorkaise. Elle ne signait ses tableaux que dans son atelier de New-York quand ils étaient réceptionnés.

Joan garda sa résidence de Vétheuil jusqu’à la fin de sa vie. Elle y peignait en compagnie de ses chiens.

La maison dite "la tour"

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La maison ne se visite pas.

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