La Chapelle de la Charité

Cette chapelle était réservée à la Confrérie de la Charité. L’existence de celle-ci était certainement très ancienne mais le plus ancien document la concernant date de 1583.

C’est une bulle du Pape Grégoire XIII, accordant des privilèges à la Confrérie de Vétheuil, mise sous l’invocation du Saint Sacrement, tout en l’assujettissant à des règles strictes. Le texte de cette bulle est visible dans La Chapelle. Signalons qu’en 1582 Grégoire XIII avait promulgué une bulle adoptant le nouveau calendrier qu’on a appelé justement calendrier grégorien, mettant fin à l’ancien calendrier julien. L’action humanitaire des confréries de charité et notamment de celle de Vétheuil revêtait une importance considérable aux yeux de l’Eglise, particulièrement aux époques d’épidémies.

La confrérie de Vétheuil était honorée par la population de toute la région et elle bénéficiait de largesses sous forme de dons divers, mais dès l’achèvement de l’église, dans le dernier quart du XVIème siècle, on s’attacha à décorer le plus magnifiquement possible la chapelle qui lui était réservée. A l’intérieur de l’espace délimité par les murs et la belle clôture en bois, le décor peint prit une importance remarquable. Malheureusement, l’étanchéité n’était pas suffisamment assurée et, au cours du temps, les différentes peintures murales eurent à souffrir de l’humidité provenant des eaux pluviales mal maîtrisées comme des remontées d’eau surgissant du sol par capillarité. Des restaurations partielles durent être entreprises à différentes époques, mais sans qu’on se souciât assez de se prémunir contre les méfaits chroniques de l’humidité.

Les membres de la Confrérie revêtaient leurs ornements avant une cérémonie à l’intérieur de cette chapelle.

Le mur Ouest représente une procession. C’est l’ensemble de la Confrérie qui participe à celle-ci, chacun des frères étant revêtu de son costume particulier (tabard, barrette, chaperon…) et chacun assurant sa fonction : le tintenelier portant des clochettes, les porteurs de bannières et de flambeaux précédant les porteurs de cercueils, car il s’agit d’un convoi funèbre. On date cette peinture de 1773 mais elle a été visiblement apposée sur la partie inférieure d’une scène de jugement dernier plus ancienne (fin du XVIème siècle).

La fin de l’activité des charitons de Vétheuil date de 1903. La tradition est encore perpétuée dans quelques rares villages de Normandie et du Nord de la France.

Une procession de charitons surmontée du jugement dernier

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L’autel

L’autel présente une curiosité unique : la planche supérieure est revêtue d’une inscription en lettres noires : « le peuple François reconnaît l’Etre suprême et l’immortalité de l’âme ». C’est le texte de l’article premier du décret du 18 floréal an II instituant le culte de l’Etre suprême. Mais deux mois après floréal, c’était le 9 thermidor. La disparition de Robespierre allait mettre fin à ce culte. Et le curé de Vétheuil avait récupéré la planche pour réparer l’autel, défoncé entre temps…

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