L’église de Vétheuil a été construite en calcaire lutétien, comme l’étaient la plupart des monuments de Paris et de sa région à cette même époque.
Le calcaire lutétien (spécifique au bassin parisien, venant de l’ancien nom « Lutèce ») s’est déposé dans une mer chaude qui s’étendait sur la région parisienne il y a environ 45 millions d’années.
Les carrières étaient alors nombreuses :
L’histoire de la construction de Vétheuil montre que des pierres de 3 provenances différentes ont été utilisées
Les parties anciennes de l’église (le choeur et le clocher- qui datent de la fin du XIIe siècle et du début du XIIIe siècle) sont faites d’un calcaire assez grossier de moyen appareil (c’est à dire avec des pierres de 20 à 30 cm), soit de provenance locale, soit de Chérence.
L’église est restée inachevée pendant une longue période et fut remise en chantier entre 1520 et 1580 : les parties Renaissance sont en pierres de grand appareil (dimensions supérieures à 30 cm) d’une autre nature. On utilisa d’abord une craie extraite des carrières du Vernonnet. Puis on lui préféra un beau calcaire blond, fin du lutétien de l’Oise (Région de Creil, Trossy, Saint-Maximim et Saint-Leu).
La substitution s’est faite de manière abrupte et elle a été définitive. Ainsi, au portail Ouest, on peut voir un pilier sculpté commencé avec de la craie et fini avec le calcaire de l’Oise. On retrouve à la même époque ce phénomène de substitution à l’église de la Roche-Guyon et dans beaucoup de constructions Renaissance normandes en bord de Seine.
Les raisons de cette substitution seraient liées à l’épuisement des carrières locales mais aussi au fait que le calcaire de Creil aurait été plus facile à travailler pour les tailleurs de pierre.
Ces calcaires ont eu également beaucoup de succès à Paris à partir du XVIe siècle : les églises Saint-Mérri, Saint-Eustache, Saint-Germain l’Auxerrois, Saint-Protais-Saint-Gervais, Saint-Etienne-du-Mont et Saint-Louis en L’Ile sont en partie ou entièrement en pierre de Saint-Leu.
Le transport des pierres se faisait par la Seine. Jusqu’au XIXe siècle, la batellerie avait un rôle majeur dans le commerce local. Vétheuil était alors dotée d’un débarcadère avec un dock de stockage des pierres à bâtir (le débarcadère n’existe plus).
Le chemin vers l’église se faisait ensuite avec des voitures tirées par des chevaux.