Le langage mystérieux des pierres

Depuis la nuit des temps, les humains ont pris l’habitude de graver sur la pierre des signes et des dessins partout où ils pouvaient laisser des traces de leur passage : grottes, pierres, monuments, cathédrales, églises, lieux d’habitation.

A l’époque de la construction des cathédrales, ce signes (dits signes lapidaires) étaient une nécessité pour pouvoir identifier l’origine des pierres, leurs dimensions, la signature des tailleurs de pierres, et édifier les monuments selon un plan établi.

Mais il existe aussi des graffitis qui sont des témoignages d’une autre nature.

Quelle est la signification de toutes ces marques, quels étaient les scripteurs : ouvriers (dits tâcherons), tailleurs de pierre, promeneurs, pélerins, habitants du village ? De nombreux Archéologues et Historiens s’intéressent à ce phénomène – qui a laissé très longtemps dans une certaine indifférence – et tentent d’en comprendre la signification.

Les signes et graffitis anciens représentent des témoignages précieux. Il faut noter que, jusqu’au XXe siècle, aucun de ces graffitis n’était malveillant ou injurieux.

Que peut-on dire des signes et graffitis de l’église de Vétheuil ?

Tout d’abord, il existe très peu de signes lapidaires (marques de tailleurs de pierres). Il existe des deux côtés du portail ouest des signes en forme de croix qui ont été quelquefois interprétés comme des signes de pélerinage. Signes de pélerinage ou signes d’appareillage destinés à placer des pierres de même dimension de chaque côté du porche ? Nous n’avons pas d’explication.

Représentation d’un moulin : probablement pour implorer Dieu d’épargner à la population les famines, le moulin étant signe de prospérité.

Dessins de bateaux : on retrouve sur beaucoup d’églises et monuments du bord de Seine des représentations de bateaux. Demandes de protections divines, ex-votos à la mémoire de marins disparus ou simplement représentations de bateaux par la Confrérie des Nautes.

Initiales de tailleurs de pierres ou d’architectes ? Elles ne sont pas identifiées.

Dates : une hypothèse serait la mention des dates de restauration de l’édifice.

Date 1850 gravée
Date 1808

Griffures : ces marques correspondent à une phénomène particulier proche d’une superstition. Les poussières de pierres des lieux de pèlerinages étaient réputées avoir des vertus curatives. Les pélerins faisaient alors des griffures sur les édifices avec des pointes ou des objets contondants. La poussière ainsi récoltée était appelée « aspirine du pauvre ».

Les murs des églises sont fascinants et, selon les éclairages et votre propre perspicacité à déceler les gravures et signes, essayez de voir ce qui vous était caché jusqu’à présent. Un monde va s’ouvrir à vous.

Envoyez-nous vos photos et commentaires, ils seront publiés dans cet article, alors bonne visite !

Ouvrages :

Prières des Murs – Graffitis anciens XVIIe-XVIIIe siècles aux murs extérieurs des églises, Picardie, Normandie, Ile-de-France par Christian MONTENAT et Marie-Laure GUIHO-MONTENAT. Edition GEMOB 2003

Pour comprendre les signes lapidaires par Jean-Louis VAN BELLE – Editions SAFRAN

Sites internet :

Musée de la Mémoire des Murs et des Hommes

La glyptographie, site remarquable de Claude OBERLIN

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