La charpente livre ses secrets

La datation par dendrochronologie (du grec dendron, arbre et chronos, temps) est une méthode de datation d’un bâtiment par l’étude des anneaux de croissance des troncs d’arbre utilisés pour la charpente.

Cette méthode permet d’obtenir une datation absolue jusqu’à l’année et la saison d’abattage d’un arbre.

Le processus de datation dendrochronologique implique un mélange de postulats historiques, archéologiques et mathématiques. L’analyse portant sur la croissance radiale des arbres utilisés, la datation se rapporte donc à leur abattage et non pas à leur mise en oeuvre.

Cette méthode a été découverte à la fin du 19e siècle par un Américain, Andrew Eliott Douglas, qui était astronome. Il eut l’idée de comparer l’activité cyclique du soleil avec les cernes d’un pin de l’Arizona.

Comment est faite cette datation ?

Les cernes visibles lors de la découpe d’un tronc

En premier lieu, un ensemble d’échantillons du bâtiment à dater sont collectés. Dans la charpente en place, des carottes sont extraites à l’aide d’une tarière électrique, l’orifice qui est produit est alors de la taille d’un trou de cheville et ne met pas en danger le bâtiment. Lorsque l’édifice a été construit en plusieurs phases, il faut récolter autant d’échantillons qu’il y a de phases de constructions.

Carottages

L’anatomie du bois est différente suivant les espèces. Les arbres d’un même genre végétal, vivant ou ayant vécu durant un même laps de temps et soumis à des conditions environnementales similaires, élaborent des séries de cernes empreintes de repères communs.

Le principe de la dendrochronologie repose sur ce constat et c’est par comparaison que l’on établit ou non le synchronisme entre différentes séries (ce qui implique de pouvoir disposer de bases de données importantes), c’est-à-dire la contemporanéité entre les arbres, ce qui permet la datation.

La charpente du chœur de l’église Notre-Dame de Vétheuil a ainsi été datée par dendrochronologie. Nous avons maintenant la certitude qu’elle date de 1211 ou de 1212.

(Cf : Frédéric Epaud, Vincent Bernard. L’évolution des charpentes d’églises du Val d’Oise, du XIe au XXe siècle. Revue Archéologique du Centre de la France, 2008).

Il faut également savoir que l’atelier DERAMAIX – dont l’expertise est reconnue en matière de restaurations de biens historiques -, a fait réaliser une étude xylo-dendrochronologique du retable de la passion de Vétheuil (XVe-XVIe siècle) avant de procéder à sa restauration.

Si vous voulez en savoir plus sur les réalisations du laboratoire de dendrochronologie qui a oeuvré pour l’église de Vétheuil, c’est ici.

Et si vous vous intéressez à la dendrochronologie, dont les applications sont nombreuses, suivez ce lien

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Facebook
error: Content is protected !!