La nécropole mérovingienne

Depuis le XIXe siècle, plusieurs découvertes fortuites autour de l’église Notre-Dame et à l’intérieur ont permis de mettre en évidence l’existence d’une nécropole mérovingienne (*).

Au XIXe siècle ont été découverts des ossements et des sarcophages de pierre un peu partout autour du cimetière actuel. Au-dessus du cimetière, des sarcophages accompagnés de leurs couvercles ont également été découverts.

La Commission des Antiquités et des Arts du département de la Seine et Oise mentionne au sujet de fouilles faites à Vétheuil en 1906 :

« Dans l’église de Vétheuil on vient de faire une fouille motivée par la reconstruction du deuxième pilier, à droite de la nef. On y a trouvé plusieurs cercueils, soit en pierre, soit en plâtre ; un de ces derniers portait à l’extérieur, du côté des pieds, un moulage assez curieux : c’est un cercle de 22 cm de diamètre, divisé par une croix formée de minces filets enregistrés en relief, avec un cinquième rayon entre deux des bras. Les secteurs sont garnis de traits droits ou cintrés, entremêlés de points ronds.

Ce moulage offre une frappante analogie avec celui que l’on peut voir sur un cercueil en plâtre également, conservé au musée Carnavalet, provenant de l’ancien cimetière Saint-Vincent. Il est classé : époque mérovingienne.

La partie de l’église de Vétheuil qui vient d’être fouillée avait déjà été visitée, les ossements étaient bouleversés et le mobilier funéraire avait disparu. Nous n’avons remarqué que les morceaux d’un petit vase de grès avec une anse et portant plusieurs trous autour de sa partie centrale. Ce vase ressemble beaucoup comme forme, dimensions et procédé de fabrication, à celui qui fut trouvé en 1903, dans l’église de Mantes, dans un cercueil de pierre, lors des fouilles pour l’érection d’un nouveau maître-autel ».

Cercueil mérovingien en plâtre – Musée Carnavalet

En 1935, la même Commission émet le bulletin suivant :

« SARCOPHAGES DÉCOUVERTS À VÉTHEUIL : D’autre part, on a découvert à Vétheuil sept sarcophages place de l’église ; ils sont taillés dans de la pierre très tendre et les ossements qu’ils contiennent ne paraissent pas remonter au-delà du Moyen-Âge. En dépit des instructions données et renouvelées au sujet de la déclaration qui doit être faite en cas de découvertes, ces sarcophages n’ont été signalés qu’une quinzaine de jours après la découverte de ces objets ».

En avril 2011, une opération de sauvetage urgent a été réalisée par le Service départemental d’archéologie du Val-d’Oise en avril 2011 après la mise au jour de restes humains lors de travaux d’aménagement dans le jardin du Presbytère de l’église de Vétheuil.

Elle a conduit à l’identification d’au moins six tombes médiévales, abritant six individus sur une surface restreinte de 15 m2. Les remblais supérieurs renfermaient eux aussi les restes de six individus. La densité des vestiges exhumés sur cette petite zone est donc forte. Seules deux tombes menacées par l’aménagement ont été fouillées. L’étude préliminaire a révélé une forte homogénéité dans la distribution des sujets, les défunts étant tous inhumés en position allongée sur le dos, avec la tête à l’ouest. Aucun mobilier n’accompagnait les dépouilles placées dans des linceuls.

Il pourrait s’agir d’une portion du cimetière de l’hôpital Saint-Mathurin créé en 1217 et détruit au XVIIIe siècle.

Localisation de la maladrerie et de l’hôpital (extrait du cadastre napoléonien, 1815).

Les sondages effectués ont montré un fort potentiel archéologique sur ce secteur de la commune. Malheureusement le périmètre donné à ce chantier de fouilles n’a pas permis d’éclaircir toutes les hypothèses.

Voici quelques photos du chantier de fouilles © CG95,SDAVO,J-G.PARIAT :

(*) Les Mérovingiens représentent la première dynastie des rois francs, qui a régné sur la Gaule de 481 à 751 ; cette dynastie doit son nom à Mérovée, grand-père de Clovis. Le fondateur en est Clovis 1er, roi de 481 à 511, qui, grâce à ses conquêtes fut le premier roi de tous les Francs. Childéric III, dernier roi des mérovingiens fut déposé en 751 par Pépin le Bref qui le fit enfermer dans l’abbaye de Saint-Bertin pour prendre sa place sur le trône.

Tous nos remerciements à Jean-Gabriel PARIAT du Service Départemental d’Archéologie du Val d’Oise (SDAVO), Responsable Scientifique du chantier, qui nous a transmis les informations sur cette mission.

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